Fabelverzeichnis

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Fables 2
 
Le Buisson
Le Nègre 2
Le Scarabée et l' Abeille
L'Enfant 1
L'Enfant 2
La Colombe
Le Chat
Le Forgeron et le Chien
Le Chien et le Renard
Le Chien et le Lièvre
L'Estomac et les deux Pieds
La Fouine et les Poules
Le Soleil et le Vent
Les deux Coqs
Les Loups
L'Oie et l'Hirondelle
Lie Chien et le Loup
Les deux Chiens
L'Homme et les Serpens
Le Chien et le Milan

 

Fable XXII.
Le Buisson

Le buisson dit un jour au jardinier: Si j'avais quelqu'un qui prît soin de moi, et qui,
me plantant au milieu du jardin, m'arrosât et me cultivât, certes les rois mêmes me
rechercheraient et contempleraient mes fleurs-et mes fruits. Le jardinier le prit et le
planta dans la meilleure terre au milieu du jardin, et chaque jour il l'arrosait deux fois:
alors les épines du buisson se multiplièrent et se fortifièrent, ses branches s'élevèrent
au-dessus de tous les arbres autour de lui, et ses racines s'étendirent dans la terre,
jusqu'à ce que le jardin en étant rempli, personne ne put plus en approcher à cause des
ronces et des épines.

Cette Fable regarde
celui qui fréquente le méchant; car toutes les fois qu'il l'accueille, il augmente sa
méchanceté, et tout le bien qu'il lui fait, il le lui rend en mal.

Fable XXIII.
Le Nègre 2

Un nègre un jour qu'il neigeait, ayant ôté ses vête mens, commença de prendre de la
neige et de s'en frotter le corps. Pourquoi, lui dit-on, frottes-tu ton corps avec cette
neige? Peut-être deviendrai-je blanc, répondit-il. Un homme sage lui dit: O toi, cesse de
te fatiguer toi-même; car il est bien possible que ton corps noircisse la neige, mais il n'en
restera pas moins noir.

Cette Fable signifie
que le méchant peut corrompre le boii, mais que le bon ne peut jamais corriger le
méchant.

Fable XXIV.
Le Scarabée et l' Abeille

Le scarabée dit un jour à l'abeille: Si tu me prenais avec toi, je ferais du miel autant que
toi et même davantage. L'abeille y consentit; mais le scarabée n'ayant pu faire comme
elle, elle le frappa de son aiguillon et le tua. Sur le point de mourir, il dit en lui-même:
Certes, j'ai mérité le mal qui m'arrive; ne sachant même comment faire de la poix,
pourquoi ai-je voulu faire du miel?

Cette Fable regarde
celui qui se vante de ce qu'il ne possède pas et qui promet de faire tout ce qui lui vient
à la tête.

Fable XXV.
L'Enfant 1

Un jour un enfant s'étant jeté dans un fleuve sans savoir nager, peu s'en fallut qu'il
ne se noyât. Alors il appela à son secours un homme qui passait sur la route; celui-ci
s'avançant vers lui, se mit à le tancer d'être descendu dans le fleuve. L'enfant lui
répondit: O toi, sauve-moi d'abord de la mort, et après cela fais-moi des reproches.

Cette Fable signifie
que lorsque quelqu'un est tombé dans un danger, il faut d'abord le secourir et ensuite
lui faire des remontrances.

Fable XXVI.
L'Enfant 2

Un enfant qui chassait aux sauterelles, vit un scorpion, et croyant que c'était une
grande sauterelle, il étendit sa main pour la prendre; mais il recula tout de suite.
Si tu m'avais pris dans ta main, lui dit alors le scorpion, tu te serais repenti d'avoir
chassé aux sauterelles.

Cette Fable enseigne
que l'homme doit distinguer le bien d'avec le mal, et traiter toute chose de la manière
qui lui convient particulièrement.

Fable XXVII.
La Colombe

Un jour une colombe ayant soif, se mit à voler pour chercher de l'eau, et apercevant sur
une muraille un vase rempli d'eau, elle s'y précipita et se heurta si fort contre le vase
qu'elle se creva le jabot. Malheur à moi! dit-elle: que je suis infortunée, moi qui par ma
précipitation pour trouver de l'eau, me suis perdue moi-même.

Cette Fable signifie
que la précaution et la lenteur dans les affaires valent mieux que la célérité et la
précipitation.

Fable XXVIII.
Le Chat

Un chat entra un jour dans une boutique de forgeron, et trouva par terre une lime qu'il
se mit à lécher; et sa langue ayant commencé à saigner, il avala le sang qu'il crut sortir
de la lime, jusqu'à ce qu'enfin sa langue étant tout-à-fait usée, il mourut.

Cette Fable s'adresse
à celui qui dépense ses biens sans nécessité, et qui ne réfléchit pas, jusqu'à ce qu'il se
soit ruiné sans s'en apercevoir.

Fable XXIX.
Le Forgeron et le Chien

Un forgeron avait un chien qui ne cessait de dormir pendant que son maître faisait son
travail; mais quand le forgeron cessait de travailler, pour s'asseoir et prendre son repas
avec ses compagnons, alors le chien s'éveillait et se tenait debout pendant qu'ils
mangeaient. O mauvais chien! lui dit le forgeron, pourquoi le son des marteaux qui fait
trembler la terre, ne te réveille-t-il pas, et cependant tu entends le bruit sourd que l'on
fait en mâchant, et tu cesses alors de dormir et te lèves?

Cette Fable regarde
celui qui écoute ce qui ne peut améliorer son sort, et qui néglige ce qui pourrait lui être
utile.

Fable XXX.
Le Chien et le Renard

Des chiens trouvèrent un jour une peau de lion, et se mirent à la dévorer. Un renard les
vit, et leur dit: S'il était vivant, vous verriez ses ongles plus tranchans et plus longs que
vos dents.

Cette Fable s'adresse
à ceux qui insultent des hommes de mérite lorsqu'ils sont déchus de leur rang.

Fable XXXI.
Le Chien et le Lièvre

Un chien poursuivait un jour un lièvre, et après l'avoir atteint et saisi, il se mit à le
mordre avec ses dents, et léchait avec sa langue le sang qui coulait. Alors le lièvre lui
dit: Je vois que tu me mords comme si j'étais ton ennemi, et que tu me donnes ensuite
des baisers comme si tu étais mon ami.

Cette Fable regarde
celui qui a la tromperie et la fraude dans le coeur, et qui prend les dehors de la
bienveillance et de l'amitié.

Fable XXXII.
L'Estomac et les deux Pieds

L'estomac et les deux pieds disputaient ensemble, prétendant chacun qu'ils portaient le
corps. C'est nous, dirent les pieds, qui portons le corps par notre vigueur. Le ventre leur
répliqua: Si je ne prenais point d'alimens, vous ne pourriez pas marcher et encore moins
porter.

Cette Fable signifie
que celui qui entreprend une affaire, s'il n'est pas secondé par un plus fort et plus puissant
que lui, ne peut suffire à cette affaire, et travaille inutilement pour lui-même.

Fable XXXIII.
La Fouine et les Poules

La fouine, ayant appris que les poules étaient malades, se revêtit d'une peau de paon,
et alla les visiter. Je vous salue, ô Poules! leur dit-elle; comment vous portezvous, et
comment va votre santé? Celles-ci lui répondirent: Nous nous porterons bien, quand
nous ne te verrons plus.

Cette Fable regarde
celui qui montre une amitié feinte, et qui porte la haine dans son coeur.

Fable XXXIV.
Le Soleil et le Vent

Le soleil et le vent disputaient ensemble à qui des deux pourrait dépouiller un Immme de
ses habits. Le vent commença à souffler avec impétuosité, et excita une forte tempête.
L'homme, dès que le vent se fut déchaîné avec toute sa force, serra ses vêtemens autour
de lui et, s'en enveloppant de tous les côtés, rendit inutiles les efforts de l'orage; mais le
jour ayant paru, et le soleil s'étant levé, son ardeur devint peu-à-peu si forte que la terre
en brûlait; alors l'homme ôta ses habits et les porta sur son épaule.

Cette Fable signifie
que celui qui réunit la modestie à la bonté du naturel, obtient de son ami tout ce qu'il
désire.

Fable XXXV.
Les deux Coqs

Deux coqs se battaient; l'un fut vainqueur, et l'autre alla aussitôt chercher quelque
retraite. Le coq qui l'avait emporté, monta sut une hauteur, et se mit à battre des ailes
et à chanter avec orgueil sa victoire. Un oiseau de proie l'ayant aperçu, s'élança sur lui
et l'enleva au même instant.

Cette Fable signifie
que l'homme ne doit pas se vanter de ses avantages.

Fable XXXVI.
Les Loups

Des loups aperçurent des peaux de boeuf dans un réservoir rempli d'eau, et comme
il n'y avait personne là, ils convinrent de boire tôute l'eau, afin de pouvoir les atteindre
et les manger; mais ayant trop bu, ils crevèrent tous et moururent, sans avoir pu
parvenir aux peaux.

Cette Fable signifie
que celui qui a peu de jugement fait ce qu'il ne faut pas faire.

Fable XXXVII.
L'Oie et l'Hirondelle

L'oie et l'hirondelle, étant convenues de vivre ensemble, s'étaient réunies dans le même
lieu pour se repaître. Comme elles virent un jour des chasseurs s'approcher, l'hirondelle,
profitant de sa légèreté, s'envola et se sauva; mais l'oie fut prise et ruée par les
chasseurs.

Cette Fable regarde
celui qui se lie avec ceux qui ne lui ressemblent point, et qui ne sont pas de son espèce.

Fable XXXVIII.
Lie Chien et le Loup

Un chien, en poursuivant un jour un loup à la chasse, s'enorgueillissait de sa force et de
la légèreté de sa course. Le loup poursuivi de près, se retourna vers lui et lui dit: Ne crois
pas que j'aie peur de toi; je ne crains que le chasseur qui me poursuit avec toi.

Cette Fable signifie
que l'homme ne doit s'enorgueillir que de ce qui lui appartient, et ne point se vanter de ce
qui ne lui appartient pas.

Fable XXXIX.
Les deux Chiens

Un chien dont les maîtres donnaient un jour un festin chez eux, sortit, et rencontrant
dans le marché un autre chien, il lui dit: Sache qu'il y a aujourd'hui chez nous un festin;
viens donc avec moi pour nous divertir ensemble aujourd'hui. Celui-ci suivit donc son
camarade jusque dans la cuisine; mais à-peine les domestiques l'eurent-ils aperçu,
que l'un d'eux le prit par la queue et le jeta hors de la maison dans la rue. Là il tomba
sans sentiment; lorsqu'il fut revenu à lui-même, et qu'il eut secoué la poussière qui le
couvrait, ses camarades qui avaient vu cela, lui dirent: Où as-tu donc été te divertir
aujourd'hui? Car, à ce que nous voyons, tu n'es pas sorti aujourd'hui pour reconnaître
le chemin.

Cette Fable signifie
que beaucoup de gens viennent sans être invités, mais qu'on les chasse, et qu'ils
s'en retournent avec mépris et honte.

Fable XL.
L'Homme et les Serpens

Un homme vit un jour deux serpens qui se querellaient et se battaient avec fureur.
Voilà un autre serpent qui survient et les réconcilie. L'homme lui dit alors: Certes, si tu
n'éfais pas encore plus méchant qu'eux, tu ne serais pas intervenu comme médiateur.

Cette Fable signifie
que les médians s'intéressent pour ceux qui leur ressemblent.

Fable XLI.
Le Chien et le Milan

Un chien, ayant un jour emporté un morceau de viande d'une boucherie, descendit dans
une rivière. En la traversant, il vit sa proie représentée dans l'eau, et comme cette image
lui paraissait plus grande que la viande qu'il portait, il lâcha le morceau qu'il lenait:
aussitôt un milan s'élançant le saisit. Le chien courant après un plus grand morceau qu'il
ne trouva pas, voulut enfin revenir à celui qu'il avait d'abord; mais il ne trouva plus rien,
et il dit: Nul fou ne peut avoir moins de jugement que moi qui ai renoncé à ce que
j'avais, pour prendre ce que je ne pouvais avoir.

Cette Fable regarde
celui qui laisse un petit bien qu'il possède, pour courir après un plus grand dont
l'acquisition est incertaine.